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mardi, décembre 22, 2015

The Ritchie Blackmore Story (2015)



Par ce simple billet, je vais essayer de compenser mon post de la semaine dernière qui a du faire autant plaisir au taulier que sa dernière visite chez le dentiste ou le résultat des élections dans sa belle région.
Mais, avant tout, se pose une vraie question de légitimité...
Je ne suis certainement pas le rédacteur idéal pour cette modeste chronique !

En effet, le premier évangéliste pourpre a avoir semé les graines célestes de la religion blackmorienne, sur les terres très inhospitalières de mon enfance n'est autre qu'HRT !
Il en a posé les canons, réglementé le culte (le salut au Poster dans sa chambre ! les nouveaux noms de baptêmes donnés à ses disciples (Ian Billan, Roger Grover et bien d'autres !) et finalement et définitivement irrigué les cerveaux arides des fils de gueules noires !

Gloire lui soit rendue !

Blackmore est Dieu et HRT est son prophète !

C'est bien chez lui que chaque nouvel opus de l'atrabilaire guitariste apparaissait en avant première et que la douce et magique révélation se déployait sur nos humbles épaules de déjà pécheurs, esprits simples qui ne demandaient qu' à être convaincus par les discours emphatiques du Grand Prêtre...c'est bon d'avoir été jeune avec un pote de ce calibre et de toujours profiter de ses lumières.
Et de soulever le bras articulé de sa platine Ferguson, afin de nous préparer à un passage particulièrement succulent (de nous le repasser plusieurs fois si besoin !)...et d'empoigner sa guitare factice au moment propice du solo, ou de trois notes judicieusement distillées...de prendre ce qui lui tombait sous la main en guise de micro s'il prenait l'envie à Gillan ou Coverdale de nous en pousser une particulièrement succulente...
Bref, des moments de vie qui marquent et que nous aurions tous détesté ne pas traverser.


Vous vous doutez bien que ce modeste encart n 'a pas pour but  de faire une présentation littérale de ce que contient ce documentaire. A quoi cela pourrait-il bien servir ?
95 % des événements ici comptés sont connus voire très connus, et ne serait-ce que de rapides anecdotes sur les rapports qu'entretenait Blackmore avec certains des chanteurs qu'il a côtoyés,le fan resterait la langue pendue jusqu'aux orteils la quasi-totalité du temps.
Outre les interviews, quelques images inédites montrant l'Homme en Noir au sommet de son art, soulignant l'esthétique de sa main gauche quand elle parcourt le manche de sa légendaire stratocaster, mais pas que...
Les témoignages, parfois surprenants (Gene Simmons, Brian May) apportent  un éclairage nouveau et une analyse pertinente et parfois décalée sur le comportement du personnage.
Ses anciens collègues de Rainbow et de Purple ne font que confirmer son talent et la complexité d'un homme pour le moins, contesté.





Le virage "médiéval" de Blackmore avec Blackmore's Night, a , pour beaucoup reléguer le guitar-hero dans la galerie des hommes du passé.
2016 va voir revenir un nouveau Rainbow (qui visuellement de m'inspire pas grande confiance, il faut bien le dire!)et fait déjà naître de nouvelles et brillantes lueurs dans les yeux désormais voilés des quinquas que nous sommes devenus.
Reste à espérer que les couleurs de l'arc-en-ciel seront plus vives que celles de 1995, dont la sonorité atone et neutre ne m'avait pas convaincu.



L'introduction de Deep Purple au Hall of Fame pourrait être aussi un marqueur fort du retour de Ritchie Blackmore dans le giron du rock qu'il a généreusement tissé...Se présentera-t'il à la cérémonie ?...rien n'est moins sûr...pour les Autres non plus, d'ailleurs !
Nous feront-ils une dernière fois, le cadeau inestimable d'une prestation commune...rêvons-là, espérons-là !


Le Grand Prêtre s'est un peu éloigné de Blackmore ces dernières années, dévoré qu'il est par sa soif de défricher toujours de nouveaux territoires; mais, s'il y avait encore des votes des lecteurs, peut-être qu'il se souviendrait de celui qui l'inspirait tant dans sa prime jeunesse, et qu'il le placerait une fois de plus, sur la plus haute marche du podium, peut-être pas par goût, mais certainement et joliment par respect de bien agréables souvenirs.

3 commentaires:

RanxZeVox a dit…

Blackmore est fulgurant et torturé dans son jeu comme il semble l'être dans la vie. Pour l'avoir vu sur scène avec Deep Purple, je peux dire qu'il ne triche pas. Autant quand il exécute à la lettre, que quand il exécute au hachoir.
Et sinon, perso, c'est dans les toutes premières années de Deep Purple, période avant Gillan, qu'il m'éclate le plus. Son jeu est démentiel d'inventivité. A ce moment là, il n'a rien à envier à quiconque, Hendrix et Beck compris.
Par la suite, il a utiliser tout ça à bon escient mais de manière plus de confortable.

Hard Round Tazieff a dit…

Une larme a coulé sur ma joue... Gauche je précise !

Julien Deléglise a dit…

Blackmore est, avec Page, un de mes grands héros de la guitare. Il est devenu progressivement aussi exigeant avec ses musiciens que lui-même sur son jeu de guitare. Ce qu'il a perdu en fraîcheur sur les disques avec Gillan, il l'a gagné en un torrent de notes ultra -précises et lyriques. Ses chorus avec Rainbow période Bonnet et Turner sont à couper le souffle, même si les chansons ont perdu en spontanéité. L'homme semble constamment en colère contre lui-même, et du coup, il est infernal avec les autres. Et c'est dans cette adversité qu'il fait des miracles. Certains concerts de l'ultime tournée de Deep Purple en 1993 le montrent au sommet de son art alors qu'il ne supporte plus personne et c'est largement réciproque. Ce qu'il a produit avec Blackmore's Night n'a pour moi strictement aucun intérêt, c'est de la musique New Age médiéval à la connerie genre Enya. Le line-up de Rainbow 2016 ne m'inspire guère confiance, mais ce qu'il a fait de mieux est de toute façon derrière lui, comme beaucoup.

My cat listening Steve Vai

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