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dimanche, avril 12, 2015

Laurence Jalbert - Les Yeux Noirs (1989)


De temps en temps, je me fais embarqué par un  titre entendu à la radio. 
Je fouille nerveusement dans la boîte à gants à la recherche du crayon qui me permettra de noter les références que l'animateur ne manquera pas de donner à la fin - et si, par malheur pour lui, il ne les donne pas, il finira plus insulté qu'un arbitre de ligue 1- un crayon, y'en a forcément un...j'en mets toujours un au cas où...je tombe toujours dessus quand je n'en ai pas besoin...et là, bien sûr, pas moyen de mettre la main dessus...
... ah, le voilà, enfin.
Du papier maintenant...mais, qu'est-ce qui m'a pris d'aller claquer ma serviette de boulot sur la banquette arrière...je la mets toujours sur le siège passager...c'est vrai, j'ai changé de voiture, y'a pas longtemps...et ça gueule, quand on pose quelque chose sur ce foutu siège sans boucler la ceinture...retour à la boîte à gants...des mouchoirs en papier par paquets, la notice technique de la voiture (que je ne lirai jamais !), un constat amiable, une carte routière d'Auvergne (où je ne me souviens pas d'avoir posé les roues)...rien d'exploitable !
Vite, les vide-poches...la chanson tire déjà, à la fin...je vais bien trouver un vieux ticket de caisse...un tract syndical récupéré dans un barrage filtrant ou une opération escargot...un bon de réduction pour un cirque déposé sous mes essuie-glaces, un PV de stationnement - impossible, je suis bien trop radin pour prendre le risque de me faire "pruner"...
M.... alors, v'là le speaker qui reprend la main et qui annonce ce qu'on aura le plaisir d'entendre après la pub et le flash d'info , juste au moment où je tombe sur un emballage KFC - Merci, mon fils - miraculeusement oublié par les mains expertes de mon épouse lors de son dernier contrôle qui, pourtant, ne remonte pas plus tard qu'il y a deux jours...et l'autre derrière son micro qui ne lâche toujours pas le morceau...j'ai le temps de faire sauter le cran de sûreté du stylo...allez, vas-y , j'suis prêt...je prendrai du temps pour aller  chercher le skeud, ce soir après le boulot (cette scène date de 1989, même si certains détails sont complètement anachroniques...le siège qui gueule, par exemple ! y'en a d'autres !)...alors André Torrent ! tu vas la cracher ta chique !
Quoi ? 
J'ai pas compris le nom de la chanteuse et le titre c'est quoi déjà ? "Les Yeux Noirs"...va bien falloir que je me débrouille avec ça !


Ces années-là, on trouvait encore à la FNAC, mais tout juste, des vendeurs qui s'intéressaient un peu à ce qu'ils avaient en rayon...Au  forum des Halles, y'en avait une qui sentait la rockeuse à vingt pas...des jeans en fuseaux...des 'tiags aux talons tellement biseautés qu'on se demandait comment elle pouvait tenir debout...et pourtant, elle tenait. Elle avait la démarche un peu hésitante et la suffisance de la professionnelle qui avait découvert le Hard Rock la semaine précédente et qui s'y était convertie plus vite qu'un Chinois à l'ultralibéralisme- sa dernière rencontre en boîte de nuit sûrement- elle était disponible...enfin, elle était la seule qui ne faisait pas semblant d'être occupée afin de ne pas se faire importuner par un client... Je m'approche donc en arborant mon plus beau sourire, elle lève vers moi un regard plus vide que le dernier interview d'Arnaud Montebourg, semble (pas un seul signe visible sur son visage) m'entendre et tout à coup (sans prévenir !) me décoche cette question :
 - Ah ouais, je crois voir, ça (parler d'une chanson dans ces termes, honteux, non ?) r'semble pas un peu à Black Velvet d'Alannah Myles ?
- Je n'avais pas fait le rapprochement...mais maintenant que vous le dites...
- C'est Laurence Jalbert, vous le trouverez en single en Chanson Française...on l'a mis là alors qu'elle est québécoise, mais elle chante en français (sic!).
Et de tourner les talons (biseautés, je vous le rappelle), trop heureuse de marquer ainsi sa supériorité substantifique et de me laisser retourner croupir dans ma crade ignorance.
Et paf sur le bec ! 
Je n'étais pas encore un reptile à cette époque...j'avais encore du duvet sous mes deux L (celle-là, seuls ceux qui connaissent mon véritable nom de famille la comprendront, les autres ne feront que la deviner !).
Ah, au fait...j'ai bien trouver le disque là où elle me l'avait indiqué...je l'ai trouvé et l'écoute encore...c'est uniquement pour cette raison que j'ai voulu brièvement vous en parler.


1 commentaire:

Hard Round Tazieff a dit…

Je l'adore mon associé, à mettre des verrues, on se fait piéger comme le premier poussin de la ponte !

My cat listening Steve Vai

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